vendredi 6 juillet 2007

Un cochon qui devient porc

UN COCHON QUI DEVIENT PORC

.Durant mon séjour un seul, a été locataire de cet endroit mais …. il a fallu : le saigner car c’était quand même le but de l’opération , mais cela ne convenait pas aux gens de la ville que nous étions ,malgré l’aide de nos voisins.

Je revois la scène, un homme tenait à l'aide d'une corde, une patte arrière du cochon, qui grognait, un autre avec une masse étourdit la bête, avant de la saigner. On récolta le sang pour la fabrication du boudin.

Le travail commençait alors : Il fallait l’ébouillanter, le racler, , découper les morceaux et déterminer ceux qui devaient aller dans le grand saloir en bois, et ceux qui devaient aller dans la cheminée pour être fumés, … faire de la saucisse, du boudin ;;;; etc.…

Il n’y en eu point d’autre locataire .

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Par ailleurs, si on cultivait bien des betteraves pour les lapins, nous ne faisions pas de céréales, il aurait donc fallu leur trouver à manger chez les cultivateurs.

Or en 1941 le blé, l’avoine, le maïs, devaient être livrés à l’occupant et interdiction d’en donner aux animaux …. poules, canards Ce qui veut dire que les cultivateurs devaient en camoufler s’ils voulaient élever des bêtes. Et ils prenaient des risques.

La ‘" chambre à four " qui servait également d’atelier avec son gros établi en bois mais qui possédait une merveille : un âtre qui me semblait énorme et c’était d ailleurs le seul qui restait au village,. Il servait à fumer la viande et les bandes de lard pour ceux qui dans le village, élevaient des cochons .Durant la guerre nous avons alors fait un genre de troc, nous leurs prêtions cet âtre et en retour nous avions une bande de lard ou de la saucisse et vue les circonstances c’était pain béni .Ah quel bel âtre c’était !

. .Sur le mur extérieur de cette chambre à four, courait une vigne de raisins blancs

Faisait suite une cour, avec le tas de fumier de lapins (car nous élevions des lapins ainsi que des poules qui couraient dessus) et la fameuse petite cabane dans un coin de celle ci. La porte ayant toujours, selon la coutume, une découpe en forme de cœur. Si on avait des besoins urgents, la distance pouvait poser un grave problème Je ne parle même pas de la nuit ou un vase était indispensable .,car s’il y avait manque de vase c’était un manque de pot évident.

. .A la suite de cette cour ,le jardin que cultivait mon père et qui nous aidait bien à vivre en ces temps difficiles car tout devenait rare et c’est bien connu que ce qui est rare est cher ; Nous avions un peu de légumes, haricots verts, petits pois, pommes de terre, des topinambours, des asperges, et des arbres fruitiers qui nous donnaient :pommes , cerises , quetsches , dans le fond du jardin quelques pieds de tabac que le particulier n'avait pas le droit de cultiver , sans l'accord de la manufacture ,qui récolterait les feuilles le moment venu.

Celui ci était une exclusivité de l’Etat.. On faisait sécher les feuilles dans le grenier, mon père, les roulait en petits boudins que l’on découpait ensuite en fines tranches avec une lame de rasoir Quant à moi de par mon âge, n’ayant pas le droit de fumer je n’avais pas de ticket pour acheter des cigarettes, et je roulais de l’armoise dans du papier journal .Ca me donnait l’impression d’être devenu adulte. La bêtise n’a pas d'âge.

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