vendredi 6 juillet 2007

L'armée française

L’ ARMEE FRANCAISE APPARAIT

Des troupes françaises vinrent cantonner dans le village. La troupe avait le droit de venir au café de 18 heures à21 heures Les horaires avaient été aménagés ainsi, car au début quand c’était ouvert toute la journée les soldats n’ayant rien à faire buvaient pour passer le temps et cela finissait par des bagarres soit entre eux soit avec les civils ; ce qui obligea mon père à intervenir plusieurs fois. On avait dû mettre une table au travers de la porte communiquant avec la cuisine Sinon on se serait fait envahir (déjà ) La salle du café était pleine à craquer et je me faufilais comme je pouvais pour les servir.Ca nous changeait du train train habituel d’avant leur arrivée.

Les officiers venaient ensuite après 21 heures, bien tranquillement .Il y avait un capitaine qui venait tous les jours jeter un œil sur mes devoirs ça m’agaçait un tantinet. Il eu même le culot de dire qu’il m’avait aidé dans un problème de calcul. Il s’agissait de calculer la longueur représentée, en mettant bout à bout toutes les cellules rouges d’un corps humain. Je n’avais pas besoin de lui pour faire cet exercice .

. Les soldats pour évacuer le stress et se distraire ont monté des saynètes de théâtre et certains se sont mis à chanter. Les villageois avaient été invités. Avec des voisins je m’y suis rendu .J’y ai appris, certaines chansons, que je n’avais pas encore à mon répertoire

ET DISPARAIT

Cette situation dura un certain temps, puis un jour un ordre arriva d’où ? ….. Et les militaires plièrent bagages et disparurent aussi rapidement qu’ils étaient arrivés Il n’y a pas eu besoin de bataille pour que nos troupes reculent .Ou est le temps ou l’on voulait aller pendre notre linge sur la ligne Siegfried ?

L'avantage c'est que je n'avais plus mon capitaine contrôleur sur le dos.

LA GUERRE SE RAPPROCHE.

.Le bruit des canons, probablement ceux de la ligne Maginot, augmentait. Mais tous ces obus ne servirent à rien, étant donné que cette fameuse ligne dite infranchissable fut tout simplement contournée par les troupes allemandes. Après quelques tentatives de percées, la canonnade repris de temps en temps et nous décidâmes d'aller coucher à la cave

.Après plusieurs jours, mon père décida qu’il dormirait mieux dans son lit et évidemment je me suis senti obligé de faire comme lui. Nous étions entre hommes.

.Quelque temps plus tard les bruits guerriers se rapprochant nous réintégrâmes la cave avec plusieurs voisines qui se trouvaient bien seules Un jour un avion lâcha une rafale de mitrailleuse qui arrosa la façade et des balles passèrent par le soupirail .La maison était en angle face à la grande place, ce qui la rendait vulnérable.

Quand on a su que les troupes allemandes avançaient, nous prîmes, la précaution d’aller enterrer les bouteilles de gnoles dont nous disposions au pied d’un prunier Nous n’allions quand même pas laisser les trésors de la Lorraine aux teutons..J'ai conservé une ,des bouteilles ,vide bien sûr ,qui avait été soufflée artisanalement Nous cachâmes les deux, trois bijoux que nous possédions, et quelques papiers de famille dans une boîte en fer qui avait abrité des gâteaux secs en d’autres temps meilleurs et nos attendîmes la suite des événements

LE HAUT DES VIGNES

.Quelques semaines plus tard les Allemands sont entrés dans le village après que, 3 ou 4 soldats français courageusement mais inutilement, tentèrent de résister aux blindés allemands sur une petite colline dénommée « Le haut des vignes » On a entendu le tac tac de leur mitrailleuse pendant quelques heures, puis après quelques tirs d’artillerie plus rien ..Ils sont morts pour la patrie dans l’anonymat le plus complet, personne n’a jamais connu leur nom, ils auraient pourtant mérité la reconnaissance de la patrie Les Allemands les ont enterrés Dieu seul sait ou. Mais peut être tout simplement jetés dans les sapes qui dataient de la dernière guerre .la ligne de front ayant subsisté pendant des mois et des mois sur le territoire de Leintrey.

En temps normal ,c‘était une charmante petite colline bien exposée aux rayons du soleil ,qui avait une source d’eau fraîche, avec quelques grenouilles et du cresson, .il était agréable de s’y désaltérer.

En hiver quand il avait neigé, nous y faisions de la luge.

Moins sympa, les restes de la guerre de 1914 car ces fameuses sapes qui faisaient le bonheur des renards ont fait le malheur de plusieurs chiens de chasse. Ceux-ci poursuivaient les renards dans leur trou se battaient avec, et faisaient écrouler les poteaux ; qui datant de plus de vingt ans, étaient vermoulus On ne revoyait plus ni les uns ni les autres.

Aucun commentaire: