vendredi 6 juillet 2007

Mon Pére en 1914

Mon Père en 1914

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Quelques semaines plus tard ils revenaient, ayant perdus leurs illusions, après qu’un armistice eut été signé .par un gouvernement provisoire, sans qu’il y ait eu une vrai bataille.

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.La vie reprit un cours presque normal .J’avais passé mon certificat d’études en juin en même temps que Michel et bien avant l’arrivée des troupes allemandes

Comme il n’y avait plus d’instituteur au village : qu’une stagiaire, il fut convenu que j’allais monter en " grade "et que je m’occuperais des petits,et des moyens , la demoiselle ne prenant en charge que ceux qui devaient passer leur certif C’est ainsi que je fus un instituteur au bénévolat forcé , pendant environ deux mois J’apprenais aux tout petits le BA BA je donnais des dictées aux plus grands , leur faisais faire un peu de calcul . Mais au moment de ma retraite je ne fus jamais reconnu officiellement comme un fonctionnaire de l’enseignement ! .Parfois nos mérites ne sont pas reconnus et je me promis de ne plus me laisser avoir, surtout dans l’enseignement..

Le blockhaus et les Allemands

LA VIE DANS LE BLOCKHAUS

ET APPARITION DES ALLEMANDS

Quand les bruits de la guerre se furent rapprochés, nous nous réfugiâmes dans un blockhaus situé au milieu du village C’était un vestige de la guerre de 14 et nous y avons vécu plusieurs jours , Il devait y avoir 5 femmes , quelques jeunes filles et moi , seul représentant de la gent masculine c’est là que les troupes allemandes nous ont trouvés .Nous les attendions avec une grande anxiété, car l’on craignait que par précaution , ils ne jettent une grenade dans le blockhaus, ne sachant pas qui avait pu s'y réfugier.

On disait les Allemands, les boches, les verts de gris et plus tard les doryphores ! Ils étaient aussi dévastateurs etc. .. ; Mais au fait comment étaient –ils ?

Nous avions, cependant par précaution, placé un mouchoir blanc à l’entrée afin d’afficher notre position de civils Mais il y avait toujours le risque qu'un Allemand jette une grenade de précaution et regarde après pour voir s’il y avait quelqu'un dedans .

.. Après un moment de stupeur quand ils sont apparus dans l’ouverture, le fusil en avant. je me suis aperçu que c’étaient des hommes comme nous : deux bras, deux jambes, seuls leur langage et leur tenue verte les différenciaient de nous, mis à part les armes. Cette constatation atténua mon anxiété.

Quand les Allemands ont été installés nous reçûmes l’ordre de rendre les fusils de chasse et toutes les armes dont nous pouvions disposer ; En déchargeant le revolver qu’il possédait mon grand père appuya malencontreusement sur la détente, le coup parti dans ma direction en écorchant seulement le plancher Ce fut un instant de frayeur. .

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Auparavant mon père, qui avait déjà fait celle qui devait être la

dernière celle de 14/18 était parti à pied ,avec Pierrot ,un jeune du village ,pensant que l'état Major reformerait une armée dans le midi de la France .ils sont allés comme cela jusqu'à Saint Etienne . Ils croyaient de leur devoir d'aller défendre leur Patrie.

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L'armée française

L’ ARMEE FRANCAISE APPARAIT

Des troupes françaises vinrent cantonner dans le village. La troupe avait le droit de venir au café de 18 heures à21 heures Les horaires avaient été aménagés ainsi, car au début quand c’était ouvert toute la journée les soldats n’ayant rien à faire buvaient pour passer le temps et cela finissait par des bagarres soit entre eux soit avec les civils ; ce qui obligea mon père à intervenir plusieurs fois. On avait dû mettre une table au travers de la porte communiquant avec la cuisine Sinon on se serait fait envahir (déjà ) La salle du café était pleine à craquer et je me faufilais comme je pouvais pour les servir.Ca nous changeait du train train habituel d’avant leur arrivée.

Les officiers venaient ensuite après 21 heures, bien tranquillement .Il y avait un capitaine qui venait tous les jours jeter un œil sur mes devoirs ça m’agaçait un tantinet. Il eu même le culot de dire qu’il m’avait aidé dans un problème de calcul. Il s’agissait de calculer la longueur représentée, en mettant bout à bout toutes les cellules rouges d’un corps humain. Je n’avais pas besoin de lui pour faire cet exercice .

. Les soldats pour évacuer le stress et se distraire ont monté des saynètes de théâtre et certains se sont mis à chanter. Les villageois avaient été invités. Avec des voisins je m’y suis rendu .J’y ai appris, certaines chansons, que je n’avais pas encore à mon répertoire

ET DISPARAIT

Cette situation dura un certain temps, puis un jour un ordre arriva d’où ? ….. Et les militaires plièrent bagages et disparurent aussi rapidement qu’ils étaient arrivés Il n’y a pas eu besoin de bataille pour que nos troupes reculent .Ou est le temps ou l’on voulait aller pendre notre linge sur la ligne Siegfried ?

L'avantage c'est que je n'avais plus mon capitaine contrôleur sur le dos.

LA GUERRE SE RAPPROCHE.

.Le bruit des canons, probablement ceux de la ligne Maginot, augmentait. Mais tous ces obus ne servirent à rien, étant donné que cette fameuse ligne dite infranchissable fut tout simplement contournée par les troupes allemandes. Après quelques tentatives de percées, la canonnade repris de temps en temps et nous décidâmes d'aller coucher à la cave

.Après plusieurs jours, mon père décida qu’il dormirait mieux dans son lit et évidemment je me suis senti obligé de faire comme lui. Nous étions entre hommes.

.Quelque temps plus tard les bruits guerriers se rapprochant nous réintégrâmes la cave avec plusieurs voisines qui se trouvaient bien seules Un jour un avion lâcha une rafale de mitrailleuse qui arrosa la façade et des balles passèrent par le soupirail .La maison était en angle face à la grande place, ce qui la rendait vulnérable.

Quand on a su que les troupes allemandes avançaient, nous prîmes, la précaution d’aller enterrer les bouteilles de gnoles dont nous disposions au pied d’un prunier Nous n’allions quand même pas laisser les trésors de la Lorraine aux teutons..J'ai conservé une ,des bouteilles ,vide bien sûr ,qui avait été soufflée artisanalement Nous cachâmes les deux, trois bijoux que nous possédions, et quelques papiers de famille dans une boîte en fer qui avait abrité des gâteaux secs en d’autres temps meilleurs et nos attendîmes la suite des événements

LE HAUT DES VIGNES

.Quelques semaines plus tard les Allemands sont entrés dans le village après que, 3 ou 4 soldats français courageusement mais inutilement, tentèrent de résister aux blindés allemands sur une petite colline dénommée « Le haut des vignes » On a entendu le tac tac de leur mitrailleuse pendant quelques heures, puis après quelques tirs d’artillerie plus rien ..Ils sont morts pour la patrie dans l’anonymat le plus complet, personne n’a jamais connu leur nom, ils auraient pourtant mérité la reconnaissance de la patrie Les Allemands les ont enterrés Dieu seul sait ou. Mais peut être tout simplement jetés dans les sapes qui dataient de la dernière guerre .la ligne de front ayant subsisté pendant des mois et des mois sur le territoire de Leintrey.

En temps normal ,c‘était une charmante petite colline bien exposée aux rayons du soleil ,qui avait une source d’eau fraîche, avec quelques grenouilles et du cresson, .il était agréable de s’y désaltérer.

En hiver quand il avait neigé, nous y faisions de la luge.

Moins sympa, les restes de la guerre de 1914 car ces fameuses sapes qui faisaient le bonheur des renards ont fait le malheur de plusieurs chiens de chasse. Ceux-ci poursuivaient les renards dans leur trou se battaient avec, et faisaient écrouler les poteaux ; qui datant de plus de vingt ans, étaient vermoulus On ne revoyait plus ni les uns ni les autres.

La guerre des boutons

PRECURSEURS DE LA GUERRE DES BOUTONS

Je ne me souviens pas , mais peut être ne l’ai-je jamais su , de l’étincelle qui enflamma cette confrontation idiote avec les jeunes d’ .Emberménil Ce village avait la gare de chemin de fer , enfin presque il fallait quand même faire , environ un kilomètre ( Les maires de l’époque de la construction de la ligne ne voulaient pas qu’elle passe trop prés afin d’éviter que les fumées polluent leur village .On parlait déjà pollution

On les enviait car Leintrey n’avait pas de gare et nous devions faire environ cinq Km pour aller à Emberménil , mais en plus, ce village avait le centre de téléphone,et la poste .Un village de favorisés en somme ..

Nous devions donc nous y rendre à vélo, de temps à autres surtout pour la poste et c’est peut être à une de ces occasions qu’un accrochage se produisit .Quelle en fut la raison ?

Probablement un motif futile, un geste mal interprété, une phrase idiote .Quoiqu’il en soit il n’y avait pas de motif de couleur de peau, ni de religion, mais à 14 ans on avait quand même trouvé une raison de se battre. La plupart des protagonistes ne devait pas la connaître.

Nous nous donnâmes rendez vous à mi chemin, vers le pont de la Tonniol et on s’invectiva en se lançant des cailloux, déjà , heureusement il n’y a pas eu de blessé.

.Je n’ai pas réussi à prendre le commandement seul, j’ai dû partager avec un certain Christophe. On avait déjà un contentieux avec une certaine Maria qui lui faisait plus de sourires qu’à moi alors qu’il portait déjà une paire de lunettes, quelle horreur !!

J’en ai conclu que les filles manquaient de goût et étaient vraiment incompréhensibles. .Je n’étais pas complètement consolé par le fait que sa sœur, Anna , ne me quittait pas des yeux .Le monde est quand même mal fait.

, LE TRAVAIL A LA CAMPAGNE.

Le grand -père avait des chènevières et mon père avec mon aide (je l’encourageais par ma présence,) nous, enfin lui, allait planter des légumes : carottes, pommes de terre, haricots, et des betteraves pour les lapins etc.

. Avec le Grand Père, on allait faucher de l’herbe que l’on ramenait dans une brouette .A la saison, on faisait du foin, que l’on montait ensuite sur le grenier. Il fallait bien les nourrir aussi en hiver, c ‘est ainsi que j’appris à faucher, enfin, tant bien que mal.

.Quand le temps le permettait et que son asthme ne le faisait pas trop souffrir le grand père prenait son fusil et son chien et tentait de nous rapporter un lièvre.. Il y en avait encore quelques uns à cette époque. Je le regardais partir avec envie .et curiosité Je pense que cela m’a influencé pour l’avenir.

.Ses bottes en cuir m’impressionnaient particulièrement et les jours de pluie (j’adorais marcher sous la pluie) je subtilisais ces fameuses bottes et partais vers les entonnoirs.

Gardien de vaches..

GARDIENS DE VACHES, ENTRE AUTRE

J'avais aussi d'autres occupations .A la campagne, c'est toujours les enfants qui vont garder les vaches pour les faire pâturer dans les champs . J'allais donc avec mon pote Maurice Q… on emportait des morceaux de lard, des pommes de terre et un morceau de pain conséquent.

On se faisait un feu de bois pour griller le lard et on mettait les pommes de terre sous la braise, un vrai régal. J’en garde un bon, mais bon souvenir .

LE BATTAGE DU BLE


Une autre occupation : le battage du blé .C'était très bruyant, très animé, et très poussiéreux

La batteuse était reliée au moteur électrique par une large courroie qui de temps en temps sautait. Ca permettait aux travailleurs de se dépoussiérer le gosier, car il y avait beaucoup de poussières, surtout quand les années avaient été pluvieuses.

Il fallait jeter les bottes, de greniers en greniers,( il y avait plusieurs étages), jusqu' à la batteuse, puis après le passage dans la machine, il fallait lier les sacs de blé et les plus costaux les remontaient sur le grenier par l’intermédiaire d’une échelle . Entre temps on avait eu droit au saucisson de la ferme, à son lard, et à un coup de gros rouge, parfois à la piquette de notre hôte. Heureusement que le gosier était sec et poussiéreux, on ne le sentait pas passer.

Quand c'était fini généralement le lendemain, la fiesta commençait; jambon, lard, saucisson, vin, bière, le tout à volonté. .A cette époque heureusement, il n'y avait pas de contrôle d'alcoolémie. Presque tous repartaient à pieds,tant bien que mal,mais même les rares qui repartaient chez eux en vélo, avaient des problèmes, certains terminaient dans les fossés et y restaient plusieurs heures.

Il faut bien que jeunesse se passe!!

Les entonnoirs de Leintrey

LES ENTONNOIRS DE LEINTREY

.Ces entonnoirs étaient des trous suffisamment importants, pour qu’on puisse y placer une maison .Ces trous avaient été provoqués en 1916 par des explosion de mines et de contre mines il y avait deux entonnoirs allemands et deux français qui n’ont pas explosé en même temps il semble que les Allemands avaient commencé ,mais ,dés que les Français ont entendu que ceux-ci creusaient , le Génie s’est mis tout de suite à l’ouvrage pour mettre en place des contre mines et c’est à celui qui les ferait éclater le premier.

.La première série explose,il y a déjà eu des morts mais le plus beau était à venir , les Allemands comme les Français se précipitent pour occuper la position, mais quand la deuxième série explosa avec retard, elle ensevelit tout le monde, n’épargnant ni les uns ,ni les autres provoquant probablement plus d’une centaine de morts, tant Allemands que Français Quel gâchis!

Ce fut un carnage épouvantable, avec des membres éparpillés un peu partout, une jambe par ci, une autre par là et pas forcement à la même personne, un bras qui dépassait de la terre : la guerre dans toute son horreur.

.Un monument commémoratif a été dressé avec les noms probables de ces malheureux. C’est un site connu, répertorié qui est toujours visible « Les entonnoirs de Leintrey ». Ca laisse rêveur, et l’on se dit que l’intelligence humaine n’a pas de limite dans la bêtise.

En 1940 pendant une période de sécheresse, le niveau de l’eau baissa beaucoup et nous retrouvâmes des ossements,des tibias et un crâne, de ces sacrifiés de cette guerre que l’on avait appelé <> Depuis on a fait mieux

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La ligne de front passait par Leintrey avec la guerre des tranchées, les bois environnant sont dans un triste état

Leintrey en 1940

LEINTREY EN 1940

J’avais la chance d’aller jouer chez eux, c’était souvent dans la petit salon cette pièce au bord arrondi était très curieuse, et m’enchantait.

Depuis Michel a fait son chemin comme chef de service de psychologie médicale au CHU de Nancy, pendant 20 ans, et faisant des conférences dans de nombreux pays étrangers.. Nous nous revoyons de temps en temps mais à mon goût trop peu souvent. Nous pourrions revivre l’époque de notre jeunesse insouciante

. Il avait un frère plus jeune Jean Marie, mais c’est avec Michel, (nous étions du même age,) que j'avais le plus d'attaches .Nous fabriquions des arcs avec du noisetier et les flèches avec des roseaux Nous allions aussi à la pêche dans le guéouar (en patois, orthographe ?)Alimenté par un petit ruisseau .Nous y attrapions parfois des épinoches .Ce guéouar devait servir à abreuver les chevaux qui revenaient des travaux des champs et éventuellement à les décrotter

Notre matériel de pêche rudimentaire se composait généralement, d’une baguette de saule, d’un fil de pêche plus ou moins raffistolé et d’une épingle recourbée en guise d’hameçon

.Nous allions également pêcher dans un petit ruisseau qui coulait en bas du village, là c’était la pêche aux grenouilles, on avait de l'eau jusqu'au genoux, il n'y avait pas plus d'eau; ou dans le trou des trois bans, qui nous semblait très ,très profond ….il faisait bien …. deux mètres de profondeur.

Deux ruisseaux y aboutissaient et le troisième faisait l’évacuation. Il m’est arrivé en été quand il faisait très chaud, de boire cette eau qui était très claire et bien fraîche Elle ne pouvait pas être polluée, puisqu’elle était claire et pour moi, argument irréfragable il y avait des grenouilles dedans.. Probablement qu’elle n'était pas polluée, en tout cas pas encore. .

On trouvait également des grenouilles dans les Entonnoirs, ou il y avait également des salamandres, des tritons. et quelques gardons .D'ou venaient t-ils ?

La guerre arrive

LA GUERRE ARRIVE

La guerre commença à prendre visage, aux environs du 12 mai 1940, jour de ma première communion solennelle que j’ai faite en même temps que mon ami Michel, il faisait un temps magnifique. J’avais eu en cadeau, selon la coutume, un missel, un stylo et une montre.

Tantes et oncle avaient fait le voyage jusque Leintrey. Et ce n‘était pas une petite affaire Il fallait parfois changer de train à Blainville qui était une gare de triage, aller jusqu'à Emberménil et de là il restait 4 à 5 kilomètres à faire à pied pour aller à Leintrey. Avec mes parents nous l’avons fait ainsi plusieurs fois avec nos valises. Une vraie galère.

C’était assez éprouvant. Parfois on avait la chance que Monsieur Laxenaire, l’instituteur du village, vienne nous chercher avec son automobile, c’était le grand luxe, le seul au village a en posséder une . Parfois c’était un ami cultivateur, avec un tape cul. C’était bien aussi, au lieu de faire le trajet à pied….

Depuis quelques jours on entendait en effet , les premiers grondements des canons Quelques semaines plus tard je passais mon certificat d’ études avec bonheur ainsi que 2 autres enfants du village dont un , était mon meilleur ami

Mes parents m'avait promis une bicyclette, en cas de réussite, mais vu la situation …..!!Je l'attends encore.

Ce meilleur ami, c'était le fils aîné des instituteurs : Mathilde et Jean Laxenaire, Ils m’avaient beaucoup impressionné. Le père, Jean était bachelier et à cette époque, c’était extrêmement rare .Je ne savais pas ce que cela représentait , mais à mon avis c'était sûrement un diplôme prodigieux que je n'aurais jamais ; de plus il était secrétaire .de mairie

.Leur habitation me semblait être un château avec des pièces en arrondi et pour couronner le tout, un clocheton. Face à la grande place et prés de l’église Ils faisaient parti des personnalités du village avec le maire et le curé.

On aperçoit le clocheton dans le fond

Un cochon qui devient porc

UN COCHON QUI DEVIENT PORC

.Durant mon séjour un seul, a été locataire de cet endroit mais …. il a fallu : le saigner car c’était quand même le but de l’opération , mais cela ne convenait pas aux gens de la ville que nous étions ,malgré l’aide de nos voisins.

Je revois la scène, un homme tenait à l'aide d'une corde, une patte arrière du cochon, qui grognait, un autre avec une masse étourdit la bête, avant de la saigner. On récolta le sang pour la fabrication du boudin.

Le travail commençait alors : Il fallait l’ébouillanter, le racler, , découper les morceaux et déterminer ceux qui devaient aller dans le grand saloir en bois, et ceux qui devaient aller dans la cheminée pour être fumés, … faire de la saucisse, du boudin ;;;; etc.…

Il n’y en eu point d’autre locataire .

….

Par ailleurs, si on cultivait bien des betteraves pour les lapins, nous ne faisions pas de céréales, il aurait donc fallu leur trouver à manger chez les cultivateurs.

Or en 1941 le blé, l’avoine, le maïs, devaient être livrés à l’occupant et interdiction d’en donner aux animaux …. poules, canards Ce qui veut dire que les cultivateurs devaient en camoufler s’ils voulaient élever des bêtes. Et ils prenaient des risques.

La ‘" chambre à four " qui servait également d’atelier avec son gros établi en bois mais qui possédait une merveille : un âtre qui me semblait énorme et c’était d ailleurs le seul qui restait au village,. Il servait à fumer la viande et les bandes de lard pour ceux qui dans le village, élevaient des cochons .Durant la guerre nous avons alors fait un genre de troc, nous leurs prêtions cet âtre et en retour nous avions une bande de lard ou de la saucisse et vue les circonstances c’était pain béni .Ah quel bel âtre c’était !

. .Sur le mur extérieur de cette chambre à four, courait une vigne de raisins blancs

Faisait suite une cour, avec le tas de fumier de lapins (car nous élevions des lapins ainsi que des poules qui couraient dessus) et la fameuse petite cabane dans un coin de celle ci. La porte ayant toujours, selon la coutume, une découpe en forme de cœur. Si on avait des besoins urgents, la distance pouvait poser un grave problème Je ne parle même pas de la nuit ou un vase était indispensable .,car s’il y avait manque de vase c’était un manque de pot évident.

. .A la suite de cette cour ,le jardin que cultivait mon père et qui nous aidait bien à vivre en ces temps difficiles car tout devenait rare et c’est bien connu que ce qui est rare est cher ; Nous avions un peu de légumes, haricots verts, petits pois, pommes de terre, des topinambours, des asperges, et des arbres fruitiers qui nous donnaient :pommes , cerises , quetsches , dans le fond du jardin quelques pieds de tabac que le particulier n'avait pas le droit de cultiver , sans l'accord de la manufacture ,qui récolterait les feuilles le moment venu.

Celui ci était une exclusivité de l’Etat.. On faisait sécher les feuilles dans le grenier, mon père, les roulait en petits boudins que l’on découpait ensuite en fines tranches avec une lame de rasoir Quant à moi de par mon âge, n’ayant pas le droit de fumer je n’avais pas de ticket pour acheter des cigarettes, et je roulais de l’armoise dans du papier journal .Ca me donnait l’impression d’être devenu adulte. La bêtise n’a pas d'âge.

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La Maison et ses dépendances

LA MAISON ET SES DEPENDANCES

Accolée à la salle du café il y avait une grange, vide, puis une écurie, sans bétail, , avec un coin réservé pour les poulains ou les jeunes veaux A la suite, une cour ou s’ébattaient poules et canards une porte a double battant pour permettre aux chariots d’entrer dans la cour et une chatière pour que la volaille puisse aller dehors dans la rue .Il ne passait que très peu de voiture,mais les jours de grosse circulation,il pouvait y en avoir jusqu'à deux dans la même journée

Dans un coin de la cour se trouvait la niche du chien, à l’autre bout il y avait une grande auge en pierre pour abreuver poules et canards

.J’y avais mis de la fraye de grenouilles et j’ai vu éclore des petits têtards Je venais admirer leur croissance, mais les hôtes de la basse cour les surveillaient aussi et ils ont disparus peu à peu sans que j'ai eu le temps de les voir devenir grenouilles.

En face le poulailler avec des nids pour les pondeuses, il m’arrivait de percer les œufs avec une aiguille et de gober les œufs. Plus tard ,sur les conseils d'un copain ,j’ai perfectionné en coulant un peu de plâtre dedans comme cela on ne se rendait pas compte ,tout de suite qu’il avait été gobé. Mais la Grand-mère, Joséphine, n’était pas dupe, elle connaissait le garnement qui était passé par là.

A coté de ce poulailler , le hangar à bois , on ne se chauffait évidemment qu’au bois Mais auparavant , il avait fallu aller abattre les arbres dans la forêt du grand père, on y trouvait des aulnes ,des chênes , des hêtres et quelques merisiers ,. Il en fallait plusieurs dizaines de stères et nous devions le fendre à la dimension requise pour les fourneaux Cela nous occupait pendant plusieurs semaines à manier hache, coins et masse..

A la suite se trouvait une bergerie, dans laquelle je n’ai jamais vu de moutons, et une porcherie qui n’a pas vu beaucoup de cochons

La Mémère et le Pépère de Leintrey

La Mémère et le Pépère de Leintrey

Plus le temps passait, à cause de son asthme, moins le grand Père allait dans les champs et plus souvent il était dans son café. La Grand-mère elle,toujours habillée en noir , un fichu sur le tête , et avec ses petites lunettes cerclées de fer, était le plus souvent , dans sa cuisine assise prés de sa cuisinière .Elle avait bien souvent un chat sur les genoux et parfois un autre se trouvait dans le coffre à bois , bien au chaud sous la cuisinière .Il n’aurait pas fallu par inadvertance, fermer les portes de ce coffre , peut être aurait –il eu un peu chaud…

Si, la semaine il y avait peu de client, le dimanche par contre était plus animé et ça commençait vers onze heures .Car si les femmes allaient à la messe ,les hommes allaient au bistrot prendre l’apéritif en faisant une belote ou jouer à la ferme (c’est un autre jeu de cartes ), ou pour d’autres encore jouer au billard .

Les clients avaient des habitudes, certains mettaient le tisonnier dans la fourneau et quand il était rouge le plongeaient dans leur verre de bière qui était ainsi caramélisée, d’autres commandaient un blanc limé,c'est-à-dire avec un peu de sirop de citron et les fins connaisseurs !!! commandaient une absinthe : on posait sur le verre une cuillère perforée sur laquelle on avait posé un sucre, et un goutte à goutte faisait fondre le sucre qui tombait ainsi dans l’absinthe. .
Dans la grande salle du café se trouvait un billard russe, Ce type de billard se composait de 8 trous ,5 sur la bande du fond, un champignon au milieu, qu’il ne fallait surtout pas renverser, sinon on perdait tous ses points.

Le trou, placé derrière celui-ci valait cent points, ceux placés sur le coté cinquante points etc.. Comme je m’étais entraîné souvent, j’animais l’apéro en le jouant avec les clients Je devais monter sur un petit banc, étant encore un peu petit et je n’avais que 12 ans .J’étais l’attraction du dimanche.

.Le café avait le téléphone. .Il servait presque exclusivement, pour le médecin ou pour le vétérinaire C’était très compliqué .Il fallait d’abord appeler le centre d’Emberménil en tournant une manivelle pour faire la sonnerie .On demandait notre numéro et on raccrochait C'est Emberménil qui l' appelait .quand il l'avait obtenu il nous rappelait, mais ça pouvait demander dix minutes ou davantage et les clients, bonne excuse pour passer le temps , en profitaient pour boire un verre ,.

.Il avait également le dépôt de cigarettes et de tabac. A cet époque, beaucoup roulait encore à la main les cigarettes mais il y avait aussi quelques fumeurs de pipes et des chiqueurs qui avaient leur petit crachoir , en émail blanc Cette habitude s’est perdue , c’est bien car ce n’était pas trop ragoûtant.

Quant aux cigarettes en paquets, elles étaient réservées pour le dimanche, et les jours de fêtes.

La Mémère et le Pépère de Leintrey

La Mémère et le Pépère de Leintrey

Plus le temps passait, à cause de son asthme, moins le grand Père allait dans les champs et plus souvent il était dans son café. La Grand-mère elle,toujours habillée en noir , un fichu sur le tête , et avec ses petites lunettes cerclées de fer, était le plus souvent , dans sa cuisine assise prés de sa cuisinière .Elle avait bien souvent un chat sur les genoux et parfois un autre se trouvait dans le coffre à bois , bien au chaud sous la cuisinière .Il n’aurait pas fallu par inadvertance, fermer les portes de ce coffre , peut être aurait –il eu un peu chaud…

Si, la semaine il y avait peu de client, le dimanche par contre était plus animé et ça commençait vers onze heures .Car si les femmes allaient à la messe ,les hommes allaient au bistrot prendre l’apéritif en faisant une belote ou jouer à la ferme (c’est un autre jeu de cartes ), ou pour d’autres encore jouer au billard .

Les clients avaient des habitudes, certains mettaient le tisonnier dans la fourneau et quand il était rouge le plongeaient dans leur verre de bière qui était ainsi caramélisée, d’autres commandaient un blanc limé,c'est-à-dire avec un peu de sirop de citron et les fins connaisseurs !!! commandaient une absinthe : on posait sur le verre une cuillère perforée sur laquelle on avait posé un sucre, et un goutte à goutte faisait fondre le sucre qui tombait ainsi dans l’absinthe. .
Dans la grande salle du café se trouvait un billard russe, Ce type de billard se composait de 8 trous ,5 sur la bande du fond, un champignon au milieu, qu’il ne fallait surtout pas renverser, sinon on perdait tous ses points.

Le trou, placé derrière celui-ci valait cent points, ceux placés sur le coté cinquante points etc.. Comme je m’étais entraîné souvent, j’animais l’apéro en le jouant avec les clients Je devais monter sur un petit banc, étant encore un peu petit et je n’avais que 12 ans .J’étais l’attraction du dimanche.

.Le café avait le téléphone. .Il servait presque exclusivement, pour le médecin ou pour le vétérinaire C’était très compliqué .Il fallait d’abord appeler le centre d’Emberménil en tournant une manivelle pour faire la sonnerie .On demandait notre numéro et on raccrochait C'est Emberménil qui l' appelait .quand il l'avait obtenu il nous rappelait, mais ça pouvait demander dix minutes ou davantage et les clients, bonne excuse pour passer le temps , en profitaient pour boire un verre ,.

.Il avait également le dépôt de cigarettes et de tabac. A cet époque, beaucoup roulait encore à la main les cigarettes mais il y avait aussi quelques fumeurs de pipes et des chiqueurs qui avaient leur petit crachoir , en émail blanc Cette habitude s’est perdue , c’est bien car ce n’était pas trop ragoûtant.

Quant aux cigarettes en paquets, elles étaient réservées pour le dimanche, et les jours de fêtes.

La vie courante

LA VIE COURANTE

Dans la journée la vie s’écoulait tranquillement, quelques clients qui partant dans leurs champs venaient boire un canon ou une chopotte en passant devant le bistrot du père Nicolas, mon grand Père .Certains ne descendaient même pas de leur chariot, ils passaient leurs commandes par la fenêtre, tout en taillant une bavette avec le Grand père, assis à califourchon sur sa chaise dans l’embrasure de la fenêtre.

..Ils animaient ainsi une vie qui sans cela aurait été très monotone. Il faut pourtant signaler que, quelque vingt ans auparavant la grand-mère Joséphine avait eu le poignet fracturé par un gredin qui avait voulu voler la caisse elle devait contenir vraisemblablement ,au maximum ,quelques sous .Il y .avait déjà des malfrats à cette époque

jeudi 21 juin 2007

Leintrey

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LEINTREY

Fin 1939 ou début 1940 la décision fut prise nous partîmes donc pour habiter à Leintrey , dans le village de mes grands parents maternels

La maison était assez grande C’était une ancienne ferme mais qui faisait en même temps café ,dans un village qui en comptait déjà deux autres .Trois cafés pour un petit village c’est assez confortable ., celui-ci se situait au milieu de la localité, face à la grande place .

maison

Un assez gros poêle à bois chauffait la salle du café, la cuisine, elle, était chauffée par une cuisinière à bois également, et servait à préparer les repas. Quant à .la salle à manger elle était chauffée par un petit poêle en faïence, quelques clients venaient y jouer aux cartes le soir

. La salle du café étant fermée très tôt, d’une part c’était plus intime et d’autre part, en arrêtant le gros poêle on faisait des économies de bois. Il était en effet inutile de chauffer la grande pièce pour seulement 4 ou 5 clients. On le rallumait tous les matins.

De plus, depuis la déclaration de guerre il était recommandé, que dis- je, il était obligatoire de camoufler les lumières. En plus de fermer les volets,constitués de lamelles en bois , il fallait aussi boucher tous les interstices avec du papier journal ou des chiffons afin que nulle lumière ne filtre.

Les quatre chambres du premier étage n’étaient, bien sur, pas chauffées La toilette se faisait avec une cuvette et un broc, mais en plein hiver l'eau était gelée et il fallait descendre à la cuisine pour chercher un peu d'eau tiède dans la bouilloire qui était toujours sur le coin de la cuisinière.

Comme Grand-père était asthmatique, un petit poêle en faïence bleue atténuait la froidure de sa chambre. . Il dormait dans un fauteuil ou assis dans son lit, et à tout prix il devait éviter de prendre froid

Quand il était tout jeune, il partait en vélo, tous les jours à 6 heures du matin, jusqu’à Avricourt distant de 7 kilomètres pour travailler à la SNCF Quelque soit le temps, hiver, pluie, brouillard, il fallait y aller. C'est probablement comme cela qu'il a attrapé son asthme Maintenant, pour aller chercher son journal, une baguette de pain, un paquet de cigarettes que sais je … on prend sa voiture pour effectuer 200 mètres. Qui accepterait de faire 7 kilomètres en vélo pour aller travailler par tous les temps?

Ce temps est révolu.

Par ailleurs, quand il allait se coucher il mettait toujours sur la tête un bonnet à pompon, ce que je trouvais très drôle mais il devait bien se protéger du froid. Les murs n’étaient pas isolés comme maintenant et les hivers étaient souvent très rigoureux .une température de -20 degrés était courante et cela pendant plusieurs semaines .Dans les chambres non chauffées la température descendait bien en dessous du zéro.

J’entendais ses quintes de toux depuis ma chambre, qui se situait pourtant au fond du couloir, c’était pénible et très impressionnant .Je pense que la Grand-mère ne devait pas beaucoup dormir , ce qui explique qu’elle se rattrapait dans la journée au coin de sa cuisinière .

Leintrey

mercredi 20 juin 2007

premières difficultés

PREMIERES DIFFICULTES

La vie devint rapidement plus difficile, les marchandises manquèrent bientôt, les gens faisant des stocks et mon père devait aller en vélo, à la campagne jusque chez mon grand père maternel pour tenter de nous ravitailler. Cela représentait aller et retour une centaine de kilomètres..

C’était très difficile d’obtenir une livre de beurre, à part de rares amis au grand cœur, car le marché noir exista très vite et comme nous étions connus comme faisant presque partie du village les paysans n’osaient pas nous faire les prix qu’ils pratiquaient avec des inconnus de la ville « mon pauvre, les vaches ne donnent pas beaucoup de lait en ce moment et les poules ne pondent pas, vous savez la vie devient difficile Mais pour vous dépanner on va essayer de vous trouver 2 œufs, faut bien s’entraider n’est ce pas .ah ! Si on pouvait faire plus, croyez bien qu’on le ferait !

C'est de l'hypocrisie, dont chacun est conscient, mais c'est humain..

Il fallait s’en contenter et bien remercier, car ces deux œufs étaient quand même les bienvenus.

Les villageois ont tendance à penser que les citadins sont des heureux paresseux, et les citadins ne voient dans les travailleurs de la terre que des culs terreux.

Cependant mon père, artisan peintre, et ayant moins de travail du fait de la situation décida avec ma mère qu’il serait plus prudent de quitter Nancy .En effet la ville avait subit des bombardements durant la dernière guerre de 14/18 et rien ne prouvait que cela n’allait pas se reproduire

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mardi 29 mai 2007

LA SITUATION S 'AGGRAVE

LA SITUATION S’AGGRAVE

Puis les jours et les semaines sont passées sans que la vie change beaucoup. On parlait de la guerre de temps en temps, mais elle paressait encore loin et un espoir apparu avec le traité de Munich, mais c’était reculer pour mieux sauter

Nouvelle reculade avec le couloir de Danzig en 1939,

.,Pour sauvegarder la paix Anglais et Français étaient prêts à tous les compromis .Mais en fait Hitler et le nazisme montaient en puissance et en audace. Finalement la guerre fut quand même déclarée en septembre de la même année

LE GRAND -PERE LEJEUNE


Avant que nous prenions possession de la rue de Vannoz mes parents venaient souvent montrer le petit aux grands -parents .Le grand- père ouvrait un buffet sortait une boite de gâteaux et tapotait avec ses doigts sur le couvercle. .J’en avais déduit qu’il fallait procéder à ce rite pour ouvrir la boite, aussi dès que j’arrivais, je fonçais sur le bahut

, sortais la boite et tapotais dessus, de suite, afin de gagner du temps.

Le petit dans le jardin de la rue de Vannoz

Malheureusement je ne le connus pas longtemps ; quand il décéda je n’avais que 5 ans Le jour de sa mort, j’étais très intrigué, toute le famille, angoissée, était réunie dans la chambre , .Lui était couché, tout habillé, sur son lit, chemise blanche cravate noire, en veston. Il ne bougeait pas, ne parlait pas, j’ai voulu le toucher, ma mère , troublée, émis des réserves , après quelques hésitations, mon père accepta, et à ce contact, je dis :"il est froid, on dirait une poupée"et je ne l'ai plus revu.

Qu’est ce que la mort ? Ou est –il parti ?

Je l’ai revu, si l’on peut dire, en 1976, à la mort de mon père quand on ouvra le caveau familiale : quelques ossements et sa redingote qui avait bien résisté à l’usure du temps .

La Grand-mère resta seule, avec ma tante Jeanne.

Celle-ci m'emmena un jour faire des courses et entre autre chez le boulanger, pâtissier du quartier .Celui ci, avait en vitrine, de magnifiques gâteaux, je m'empressais de me servir .La tante Jeanne complètement affolée,le paya et rentra à la maison dare- dare. J'ai d'abord eu droit à la leçon qui s'imposait, puis au repas du soir mes parents se partagèrent les restes du fameux gâteau, sans m'en donner évidemment.

J'ai prononcé alors, une phrase qui est devenu célèbre dans la famille <<>> Fermez le ban. !

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en 1940 et en 1952

Au bout de la rue se trouvait un charmant petit square celui des Ducs de Bar, ainsi que mon école !!Le square était éclairé par des becs de gaz allumés tous les soirs et éteints le matin

Je crois me souvenir que parfois, certains de mes copains faisant preuve de ‘ bravoure,’ aient lancé des cailloux en leur direction. Ce que bien sûr, je n’ai jamais fait, ……..je n’aurais pas osé!

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.La famille habitait ainsi : la Grand- Mère au rez- de- chaussée, avec la tante Jeanne, nous au premier étage, tante Marie et oncle Maurice au deuxième Ainsi pour nous la famille était un lien physique plus que virtuel.

Seul, le 3° étage était occupé par un locataire étranger à la famille, une vieille fille Melle Def…. qui un jour descendit l’étage à califourchon sur la rampe et atterrie dans la porte du deuxième étage oû elle se fractura le nez .Une ambulance l’emmena dans un centre spécialisé à Laxou et on ne la revit plus

. Je passais souvent chez Grand-mère et parfois j’avais la chance de passer quand elle préparait du chou fleur à la sauce béchamel. Elle savait que j’adorais, mais elle attendait que je lui demande : « est ce que je pourrais goûter, Grand-mère ça sent si bon ? » En guise de réponse elle me mettait une assiette .Bien entendu quand je remontais je n’avais plus faim Mes parents savaient que je venais de passer au rez –de- chaussée et que le chou fleur avait été au menu.


vendredi 11 mai 2007

C'est la guerre

C’est en 1938 que j’ai entendu, pour la première fois, le mot guerre dans notre maison. J’avais dix ans.
Une de mes tantes, la tante Marie, paniquée appelait à pleine voix dans les escaliers : criant « c’est la guerre, c’est la guerre : la radio vient de l’annoncer» c’est la guerre !






Mes tantes : Jeanne et Marie





Je ne savais pas ce que c'était, mais à voir l’attitude atterrée de la famille, il m’est apparu que cela devait être terrible.

J'avais vu le jour à Nancy, rue Thierry ALIX en 1928, dans un petit appartement de deux pièces au premier étage... Curieusement je n’ai pas de souvenir de cette année là, pourtant je n’avais pas encore l’esprit surchargé par les souvenirs.


Ma mère m’a raconté, que l’hiver fut rigoureux et que mon père faisait chaque jour, à pied le chemin jusqu’à la rue de Vannoz, habitation des grands parents paternels, soit deux à trois km. Ceci pour ramener un seau de charbon afin que le petit n’ait pas froid. Travaillant à la SNCF le Grand Père avait un petit stock de charbon.

Le petit n’a pas eu froid, merci Papa, merci Maman.

Au départ d’un locataire, nous emménageâmes au premier étage de la rue de Vannoz une maison en pierres de taille située dans cette rue bien tranquille. C’est mon Grand-Père paternel, Adzir Lejeune qui l’avait fait construire. Ma Grand Mère qui était née Aline Lejeune (quoique n’ayant aucun lien de famille avec son futur) n’a donc pas changé de nom en se mariant. C’était le hasard de la vie.
Aline et Adzir


Là, nous avions un vestibule qui donnait sur trois pièces, plus cuisine et toilette C’était nettement plus confortable et également au premier étage. Personnellement j’ai changé d’étage plusieurs fois j’ai d’abord installé mon bureau au rez-de-chaussée, puis marié, nous avons occupé le deuxième étage, mais nous sommes restés dans cette maison jusqu’en 1965.

Au décès de mes grands parents, mon père en a hérité conjointement avec ses deux sœurs. Par la suite il a repris leur part.