vendredi 11 mai 2007

C'est la guerre

C’est en 1938 que j’ai entendu, pour la première fois, le mot guerre dans notre maison. J’avais dix ans.
Une de mes tantes, la tante Marie, paniquée appelait à pleine voix dans les escaliers : criant « c’est la guerre, c’est la guerre : la radio vient de l’annoncer» c’est la guerre !






Mes tantes : Jeanne et Marie





Je ne savais pas ce que c'était, mais à voir l’attitude atterrée de la famille, il m’est apparu que cela devait être terrible.

J'avais vu le jour à Nancy, rue Thierry ALIX en 1928, dans un petit appartement de deux pièces au premier étage... Curieusement je n’ai pas de souvenir de cette année là, pourtant je n’avais pas encore l’esprit surchargé par les souvenirs.


Ma mère m’a raconté, que l’hiver fut rigoureux et que mon père faisait chaque jour, à pied le chemin jusqu’à la rue de Vannoz, habitation des grands parents paternels, soit deux à trois km. Ceci pour ramener un seau de charbon afin que le petit n’ait pas froid. Travaillant à la SNCF le Grand Père avait un petit stock de charbon.

Le petit n’a pas eu froid, merci Papa, merci Maman.

Au départ d’un locataire, nous emménageâmes au premier étage de la rue de Vannoz une maison en pierres de taille située dans cette rue bien tranquille. C’est mon Grand-Père paternel, Adzir Lejeune qui l’avait fait construire. Ma Grand Mère qui était née Aline Lejeune (quoique n’ayant aucun lien de famille avec son futur) n’a donc pas changé de nom en se mariant. C’était le hasard de la vie.
Aline et Adzir


Là, nous avions un vestibule qui donnait sur trois pièces, plus cuisine et toilette C’était nettement plus confortable et également au premier étage. Personnellement j’ai changé d’étage plusieurs fois j’ai d’abord installé mon bureau au rez-de-chaussée, puis marié, nous avons occupé le deuxième étage, mais nous sommes restés dans cette maison jusqu’en 1965.

Au décès de mes grands parents, mon père en a hérité conjointement avec ses deux sœurs. Par la suite il a repris leur part.